GMEM - Cycle intra muros « Les Littérales » - Concerts, lecture et conférences du 23 janvier au 1er février 2008
Comme vous l’aurez peut-être deviné, ce festival sera consacré aux œuvres - électroniques, instrumentales ou mixtes -, ainsi qu’à des conférences, qui mettent à contribution le langage.
Ce festival se déroulera dans l’Atelier/Studio du GMEM, à Marseille, Bouches-du-Rhône, france.
De tout temps, musique et paroles ont été intimement liées, que ce soit dans la musique sacrée ou profane, ancienne ou contemporaine. Le chant grégorien, par exemple était une musique purement vocale, dans laquelle le sens des mots revêtait une importance exemplaire - puisqu’on y parlait de Dieu ! De nos jours, l’acousmatique elle-même fait largement usage du texte parlé…
Se basant sur ce constat, l’équipe toujours très active du GMEM a décidé d’explorer cette utilisation du texte dans la musique - ici, contemporaine, et même de création - sous toutes ses facettes, en se posant, comme l’explique Raphaël de Vivo, directeur du GMEM, les questions de l’audible, du compréhensible, ainsi que de l’équilibre maîtrisé entre le texte d’une part, et les instruments et/ou l’électronique de l’autre.
Air du temps oblige, la vidéo sera bien entendu présente, mais comme partie intégrante du spectacle, et non pas comme simple élément décoratif.
Deux semaines, donc, pour (re)découvrir les rapports intemporels entre le texte et la musique…
Au programme :
Mercredi 23 janvier à 19 h - Concert-vidéo : Marée Noire de Samuel Sighicelli.
À travers un discours provocateur mais détaché de tout engagement, Samuel Sighicelli propose une lecture vive et pertinente d’une histoire moderne dans laquelle la soumission de l’homme à l’or noir est mise à nu.
Entre audiovisuel et électroacoustique, images et sons, cette pièce a l’ambition de nous faire saisir la dépendance de l’être humain vis-à-vis de son passé, ainsi que son désir de domination de la nature.
Avec Samuel Sighicelli, création vidéo-musicale (vidéo réalisées à partir d’images d’archives de l’INA) ; les textes originaux de Tanguy Viel et les textes préexistants de Tchouang Tseu, Roland Barthes, Karl Marx, Gaston Bachelard et Henri Michaux sont lus et joués en direct par David Sighicelli.
Jeudi 24 janvier à 19 h - Présentation et écoute d’« Il canto sospeso de Luigi Nono », un essai de Laurent Feneyrou (éditions Michel de Maule).
Cet essai constitue une analyse par Laurent Feneyrou de l’œuvre et de l’univers, tant idéologique qu’esthétique, du compositeur Luigi Nono.
En 1954, Luigi Nono fut bouleversé par la lecture de lettres de condamnés à morts de résistants qui s’étaient opposés au nazisme et au fascisme. A la suite de cette expérience émotionnelle, il composa Il canto sospeso sur de courts fragments de ces lettres. Dans cette composition, Luigi Nono fait s'interpénètrer les genres de la cantate - au sens moderne du terme - et de l’opéra.
Vendredi 25 janvier à 19 h - Concert / poésie sonore : « Artaud, Corpus fragments » par le collectif éOLe.
L’univers d’Antonin Artaud sera le fil rouge de cette œuvre expérimentale, quelque part entre le concert, la performance, le reportage et l’évocation, dans un télescopage des interprétations du Corpus d’Artaud, d’extraits de la pièce électroacoustique Fragments pour Artaud de Pierre Henry, ainsi que du célèbre atelier radiophonique Pour en finir avec le jugement de Dieu.
Avec Pierre Jodlowski, électronique en direct ; Sébastien Lespinasse, poésie sonore ; et Jacky Mérit, diffusion et spatialisation média.
Mardi 29 janvier à 19 h - Concert poétique : « L’Afrique est en nous » de Daniel Biga et Alex Grillo.
A partir de son livre L’Afrique est en nous, le poète Daniel Biga s’est fait diseur, conteur et joueur de mots ; il s’est associé au compositeur et vibraphoniste Alex Grillo pour créer un univers de mots, de sens et de sons, dicté au rythme du tam-tam…
Un voyage sonore et poétique à trois voix, dans l’Afrique qui sommeille en nous.
Avec Didier Petit au violoncelle et Christian Sebille à la réalisation informatique.
A noter que la musique de ce spectacle est sortie sur CD sur le label du Centre national de création musicale Césaré (Reims), par ailleurs co-producteur du spectacle ; CD qui a obtenu le Prix de l’Académie Charles Cros.
Mercredi 30 janvier à 19 h - Conférence / lecture : « Quaderno di Strada de Salvatore Sciarrino », essai de Gianfranco Vinay (éditions Michel de Maule).
Gianfranco Vinay, auteur d’une monographie sur Quaderno di Strada de Salvatore Sciarrino, propose une lecture de son livre à partir des esquisses du compositeur et des sources littéraires, poétiques et populaires dont Sciarrino a extrait les fragments textuels qu’il a utilisés.
La lecture, l’analyse et l’écoute d’extraits de l’œuvre permettront également au public de pénétrer dans l’univers de création d’un compositeur majeur de la scène musicale contemporaine.
Jeudi 31 janvier à 19 h - Concert : Le Flâneur de Jean-Louis Clôt, création de la version de concert.
Sur un livret de l’écrivaine et traductrice Tiphaine Samoyault, le compositeur Jean-Louis Clôt a élaboré un opéra électronique en cinq séquences sur le thème du « Flâneur », opéra qui est présenté ici dans sa version de concert. L'argument du « Flâneur » émane de L’Homme des foules, du gran décrivain américain de fantastique Edgar Allan Poe, un texte qui est relayé dans l’œuvre de Clôt par des textes de grands écrivains du XXe siècle, ainsi que par les voix d’hommes, de femmes et de migrants venus de plusieurs pays d’Europe et d’Arabie. La partition mêle voix et sons électroacoustiques.
Avec Alain Aubin, Le Flâneur, contre-ténor / baryton ; Felicitas Bergmann, la mère, mezzo-soprano ; Marie Prost, la femme, soprano ; et Laurent Grauer, l’ami et l’auteur du carnet, basse.
Vendredi 1er février à 19 h - Performance / concert : Discours sur rien et 4’33'' de John Cage.
La causerie Discours sur rien de John Cage a été publiée dans la revue Incontri Musicali en 1959. Ce texte, composé d’unités rythmiques très structurées, doit cependant être lu dans un rubato proche de celui de la conversation ordinaire…
Avec Hubertus Riemann, récitant.
On ne présente plus la pièce musicale anarchisante 4’33’’ du même John Cage [à droite, la partition originale], souvent comprise et décrite de façon erronée, et qui témoigne plus que tout autre de l’importance que le compositeur accordait au silence. Rappelons, si besoin était, que le titre de l’œuvre annonce tout simplement sa durée en minutes et en secondes…
Avec Nathalie Negro, piano.
N.B. : ce dernier concert du festival s’inscrit dans un cycle consacré à John Cage, cycle qui se poursuivra du mardi 26 au vendredi 29 février 2008.
Cliquez ici pour télécharger le programme détaillé des Littérales.
Renseignements et lieu :
GMEM - Centre national de création musicale
15, rue de Cassis
F-13008 Marseille
France
Tél. : [00 33] (0) 4 96 20 60 10
Fax : [00 33] (0) 4 20 60 19
Courriel : gmem@gmem.org
Accès : métro Périer / bus 21 et 41s
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