GMEM - Festival « Les Musiques » du 6 au 26 mai 2009 à Marseille
Crise oblige, comme l’année dernière, les billets seront proposés à 5 euros pour l’ensemble des spectacles, certains d’entre eux étant même gratuits ; ce, dans le but de rendre le festival accessible à un maximum de personnes.
« Les Musiques », ce sont plus de 20 événements dont 11 créations, 57 compositeurs, 80 œuvres, 8 ensembles et orchestres, …
Comme chaque année, la programmation est très touffue et variée, avec des concerts de musiques instrumentales, électroniques et mixtes, des spectacles musique et danse / théâtre et danse, des concerts de solistes, un colloque, des rencontres avec les musiciens, …
Le festival sera inauguré ce mercredi 6 mai à 18 h 30 par le vernissage, sur le toit-terrasse de La Friche La Belle de Mai, de l’installation sonore D’ici là un point zéro (photo à droite) de Bernard Miraschi et Madeleine Chiche (de Groupedunes).
Le mercredi 13 mai, vous découvrirez à 20 h 30 au Théâtre du Gymnase la pièce Le malheur de Job sous la direction de Jean Lambert-Wild, sur une musique de Jean-Luc Therminarias. Avec la voix de Dwigz et de Stéphane Pellicia, qui est également responsable des traitements électroniques. Le malheur de Job, un des passages les plus forts de la Bible, est ici mis en mots, en son, en jonglage…
Le jeudi 14 mai à 20 h 30 au même endroit, c’est l’époustouflant ensemble berlinois Zeitkratzer qui fera son retour aux « Musiques » dans une juxtaposition des compositions de Morton Feldman et des pièces électroniques de William Bennet (« noise music »). La confrontation en temps réel de leurs œuvres nous démontrera en quoi le travail de William Bennett est inspiré par les recherches de Morton Feldman sur la fonctionnalité du son électronique.
Vous poursuivrez votre soirée, à partir de 22 h 30 à La Friche La Belle de Mai / La Seita, par une nocturne entièrement consacrée à l’électroacoustique. Au programme, des œuvres de Robert Normandeau, Christian Calon, Chantal Dumas, Bernard Parmegiani, Michel Chion, François Bayle et Robert Wyatt, Kazuko Narita, Francis Dhomont, Patrick Ascione, Denis Dufour, Lionel Kasparian, Roland Semadeni, Samuel Lartisien et, last but not least, Maki. L’interprétation spatialisée des pièces sera assurée par Lionel Kasparian, Samuel Lartisien, Maki et Roland Semadeni sur l’acousmonium d’Art-temps-réel (50 haut-parleurs !) Quant à vous, cher lecteur, vous serez confortablement allongé sur un transat, dans une pénombre propice à l’imagination sonore…
Le samedi 16 mai à 20 h 30 au Ballet National de Marseille, le Nouvel Ensemble Moderne de Montréal sous la direction de Lorraine Vaillancourt (photo à gauche (c) Bernard Prefontaine), habituée du festival, fêtera le XXe anniversaire de sa fondation avec trois créations, dans un programme associant pièces purement acoustiques et pièces mixtes. Avec la création, notamment, de Shel(l)ter - später () …Winter, pour clarinette, basson, violoncelle, 3 percussionnistes (membres des célébrissimes Percussions de Strasbourg) et électronique, ainsi que de En moyenne et extrême raison, une pièce pour 15 instruments et sons électroniques de Tristan Murail.
Le dimanche 17 mai à 17 h au Ballet National de Marseille, vous aurez l’occasion d’entendre le Quatuor Diotima dans deux autres créations, Quatuor à cordes n° 1 « Scratches » de Yann Robin, qui utilise l’informatique pour le traitement en temps réel du son produit par les instrumentistes, et String Quartet n° 2 de Reinhold Friedl, qui réalise une sorte de « double quatuor » grâce à l’utilisation de la spatialisation du son des instruments au moyen du système Holophon, développé par le GMEM. Au-delà de l’indubitable performance technique réalisée, il sera certainement intéressant de juger de la pertinence de cette démarche du seul point de vue esthétique.
Danse et musique au programme du lundi 18 mai à 20 h 30 à La Cartonnerie, avec ViiiiiTE, chorégraphie pour 2 danseurs de Michel Kelemenis sur une musique électroacoustique de Christian Zanesi ; Wolkenloch, une création pour violoncelle (avec Pierre Morlet, violoncelliste de Diotima) et ordinateur d’Eryck Abécassis (avec le compositeur derrière la machine) ; et Disgrâce, une création chorégraphique de Michel Kelemenis pour 5 danseurs, cette fois encore sur une musique de Christian Zanesi.
Aucun rapport avec l’électroacoustique cette fois, mais nous mentionnons tout de même le récital de piano contemporain qui se déroulera le mardi 19 mai à 19 h dans la Bibliothèque Départementale, car Gregorio Nardi interprétera entre autres Icare obstiné vol n°1 du compositeur belge Henri Pousseur, récemment décédé à l’aube de ses quatre-vingt ans. Si le piano du XXe siècle vous parle, ne vous privez pas, ce concert est gratuit.
Le mercredi 20 mai à 19 h à La Friche La Belle de Mai / La Seita, musique et danse avec My space, une chorégraphie de et par Olivia Grandville associant électroacoustique, danse, vidéo et traitement en temps réel où selon Olivia Grandville « …l’émission du son transforme la qualité de la danse et la perception sensorielle du danseur ». A recommander aux aficionados de la danse contemporaine et du multimédia !
Si vous voulez assister à une représentation d’Ismène, opéra pour voix seule de Georges Aperghis (musique) et de Yannis Ritsos (livret), opéra consacré à la sœur d’Antigone et dédié à la voix de la soprano et comédienne belge Marianne Pousseur (photo à droite (c) Michel Boermans), qui en a également assuré la conception, vous aurez le choix entre le vendredi 22 mai à 20 h 30, le samedi 23 à 19 h 30, le lundi 25 à 19 h 30 ou le mardi 26 à 20 h 30.
La voix soliste de Marianne Pousseur est ici soutenue par la mise en scène d’Enrico Bagnoli et de Guy Cassiers, ainsi que par le décor sonore réalisé par le designer sonore belge Diederik De Cock.
Et si vous êtes plus attiré par les aspects technologiques du spectacle vivant, réservez la journée du mardi 19 mai (de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h) au colloque qui se déroulera dans l’Atelier-studio du GMEM et qui sera consacré à Virage, plate-forme de recherches sur les nouvelles interfaces de contrôle et d’écriture pour la création artistique et les industries culturelles.
Ce colloque sera l’occasion de faire état des pratiques et des développements utilisés par les acteurs de Virage dans différents contextes de création sonore : théâtre, musique, installations, nouvelles lutheries. Seront ici questionnées, les nouvelles écritures du spectacle vivant initiées par les derniers développements en matière de séquençage temporel et d’interfaces de commande. Voilà qui ne devrait pas manquer d’intéresser certains lecteurs de ces colonnes !
Pour consulter le programme complet de ces Musiques 2009, c’est ici ; vous trouverez également sur cette page l’adresse des différents lieux du festival.
Vinciane Baudoux
Renseignements :
GMEM, Centre national de création musicale
15 , rue de Cassis
F-13008 Marseille
France
Tél. : [00 33] (0) 496 20 60 10
Fax : [00 33] (0) 496 20 60 19
Courriel : gmem@gmem.org
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