Cités imaginaires : films muets et musique contemporaine du 16 au 21 mars à la Cité de la Musique
Du vendredi 16 au mercredi 21 mars 2007, la Cité de la Musique vous invite dans son Amphithéâtre pour quatre ciné-concerts dans le cadre du cycle « Cités imaginaires ». Ce sera l’occasion de voir ou de revoir quatre chef-d’œuvres du cinéma muet expressionniste, dotés d’un accompagnement musical contemporain, dans quatre genres très différents.
Le vendredi 16 mars à 20 h aura lieu la projection du Cabinet du docteur Caligari de l’Allemand Robert Wiene (1919), sur une musique de Valentin Z. et Alexis 2. Valentin Z. officiera à l’ordinateur, avec la complicité de l’Ensemble Caligari, constitué de Jeremie Poirier Quinot à la flûte, François Villevieille au violon, Benachir Boukhatem à l’alto et Barbara David au violoncelle.
Le film de Robert Wiene est considéré comme LE chef-d’œuvre du cinéma expressionniste et il convenait de le doter d’une musique à sa mesure. Les deux compositeurs ont travaillé sur une partition pour sextuor (cordes et vents) dans le style du début du XXe siècle, qui a ensuite été enregistrée et numérisée piste par piste afin de pouvoir procéder au découpage et au traitement de chaque partie séparément, en utilisant l’ordinateur comme un banc de montage. Le résultat sonore, prolongé sur scène par un trio à cordes traité en direct par ordinateur, est une musique qui arrive brillamment à mêler les climats et les timbres, en effectuant la synthèse des techniques musicales qu’un siècle sépare.
Le dimanche 18 mars à 16 h 30, la projection d’Aelita du Russe Yakov Protazanov (1924) sera l’occasion de redécouvrir le cinéma russe d’anticipation.
C’est le trio nfl3, constitué de Nicolas Laureau (guitares préparées, Fender Rhodes et synthétiseurs millésimés), Fabrice Laureau (basse et synthétiseurs millésimés) et Jean-Michel Pirès (batterie et chaos pad) qui en assurera l’accompagnement musical. Le trio a choisi de travailler selon une technique d’improvisation dirigée plutôt que de se référer à une partition écrite ; les trois musiciens travaillent à partir de fragments thématiques récurrents de cellules de cinq à quinze minutes ordonnées selon un découpage préétabli. Ceci leur permet de disposer d’une palette de timbres grâce à laquelle ils pourront réagir aux images du film. Ces couleurs sonores sont celles de guitares préparées, de synthétiseurs de collection (dont un Theremin et un Logan String) et d’un chaos pad, petit échantillonneur permettant le traitement en direct des sons percussifs. Des guitares et une batterie nettement plus « rock » viennent tracer des échappées rythmiques sur cette trame timbrale.
Le mardi 20 mars à 20 h, vous aurez l’occasion de revoir Metropolis de l’Allemand Fritz Lang (1927), avec une musique de Martin Matalon. A l’invitation de l’IRCAM, le compositeur argentin compose entre 1993 et 1995 une bande-son pour le chef-d’œuvre de Fritz Lang. En confrontant un ensemble constitué de 16 musiciens à un dispositif électronique de traitement des sons en temps réel, il a créé une partition gigantesque (plus de deux heures de musique !). Se référant à ses maîtres Boulez, Messiaen et Murail, grâce à un travail des timbres et des textures sonores, Matalon réussit à souligner le déroulement dramatique du film en exploitant tous les rapports possibles entre images et sons. Créée en 1995, cette musique a été gravée sur disque et jouée dans le monde entier. A noter que la partition a été révisée en 2001 à l’intention de l’Ensemble Modern.
L’électronique joue un rôle primordial dans l’instrumentation. Ainsi, un solo de violoncelle se reflète dans une multitude de violoncelles virtuels. La spatialisation en quatre points élargit encore le champ d’action du compositeur et des musiciens.
Avec l’Ensemble Modern sous la direction de François-Xavier Roth ; Norbert Ommer, régie sonore ; Christophe de Coudenhove et Atau Tanaka, réalisation informatique musicale IRCAM.
Enfin, le mercredi 21 mars à 20 h, c’est L’Aurore de l’Allemand Friedrich Wilhem Murnau (1927), tourné à Hollywood, qui sera projeté et soutenu par des musiques d’Antonin Leymarie, Julien Soro, Antoine Viard et Brice Moscardini interprétées par les musiciens du Département Jazz et musiques improvisées du Conservatoire de Paris.
Voici donc quatre façons très différentes d’aborder l’accompagnement musical filmique, et il sera certainement passionnant de pouvoir confronter ces quatre approches et d’appréhender le contraste saisissant entre des pellicules vieilles de plus de quatre-vingt ans et des partitions dont l’encre vient à peine de sécher !
A noter, enfin, qu’un concert sera donné le samedi 17 mars à 20 h à l’occasion des trente ans de l’Ensemble Intercontemporain, qui sera placé pour l’occasion sous la direction de Pierre Boulez. Au programme, un panorama de compositeurs du XXe siècle qui firent les beaux jours de l’Ensemble, avec des œuvres d’Olivier Messiaen, Philippe Manoury, György Ligeti, Pierre Boulez et Arnold Schoenberg.
Cliquez sur le lien ci-après pour télécharger la plaquette des ciné-concerts au format PDF.
Renseignements :
Cité de la Musique
221 avenue Jean-Jaurès
F- 75019 PARIS
France
Tél. : [00 33] (0) 1 44 84 44 84
Couriel : rp@cite-musique.fr
Le vendredi 16 mars à 20 h aura lieu la projection du Cabinet du docteur Caligari de l’Allemand Robert Wiene (1919), sur une musique de Valentin Z. et Alexis 2. Valentin Z. officiera à l’ordinateur, avec la complicité de l’Ensemble Caligari, constitué de Jeremie Poirier Quinot à la flûte, François Villevieille au violon, Benachir Boukhatem à l’alto et Barbara David au violoncelle.
Le film de Robert Wiene est considéré comme LE chef-d’œuvre du cinéma expressionniste et il convenait de le doter d’une musique à sa mesure. Les deux compositeurs ont travaillé sur une partition pour sextuor (cordes et vents) dans le style du début du XXe siècle, qui a ensuite été enregistrée et numérisée piste par piste afin de pouvoir procéder au découpage et au traitement de chaque partie séparément, en utilisant l’ordinateur comme un banc de montage. Le résultat sonore, prolongé sur scène par un trio à cordes traité en direct par ordinateur, est une musique qui arrive brillamment à mêler les climats et les timbres, en effectuant la synthèse des techniques musicales qu’un siècle sépare.
Le dimanche 18 mars à 16 h 30, la projection d’Aelita du Russe Yakov Protazanov (1924) sera l’occasion de redécouvrir le cinéma russe d’anticipation.
C’est le trio nfl3, constitué de Nicolas Laureau (guitares préparées, Fender Rhodes et synthétiseurs millésimés), Fabrice Laureau (basse et synthétiseurs millésimés) et Jean-Michel Pirès (batterie et chaos pad) qui en assurera l’accompagnement musical. Le trio a choisi de travailler selon une technique d’improvisation dirigée plutôt que de se référer à une partition écrite ; les trois musiciens travaillent à partir de fragments thématiques récurrents de cellules de cinq à quinze minutes ordonnées selon un découpage préétabli. Ceci leur permet de disposer d’une palette de timbres grâce à laquelle ils pourront réagir aux images du film. Ces couleurs sonores sont celles de guitares préparées, de synthétiseurs de collection (dont un Theremin et un Logan String) et d’un chaos pad, petit échantillonneur permettant le traitement en direct des sons percussifs. Des guitares et une batterie nettement plus « rock » viennent tracer des échappées rythmiques sur cette trame timbrale.
Le mardi 20 mars à 20 h, vous aurez l’occasion de revoir Metropolis de l’Allemand Fritz Lang (1927), avec une musique de Martin Matalon. A l’invitation de l’IRCAM, le compositeur argentin compose entre 1993 et 1995 une bande-son pour le chef-d’œuvre de Fritz Lang. En confrontant un ensemble constitué de 16 musiciens à un dispositif électronique de traitement des sons en temps réel, il a créé une partition gigantesque (plus de deux heures de musique !). Se référant à ses maîtres Boulez, Messiaen et Murail, grâce à un travail des timbres et des textures sonores, Matalon réussit à souligner le déroulement dramatique du film en exploitant tous les rapports possibles entre images et sons. Créée en 1995, cette musique a été gravée sur disque et jouée dans le monde entier. A noter que la partition a été révisée en 2001 à l’intention de l’Ensemble Modern.
L’électronique joue un rôle primordial dans l’instrumentation. Ainsi, un solo de violoncelle se reflète dans une multitude de violoncelles virtuels. La spatialisation en quatre points élargit encore le champ d’action du compositeur et des musiciens.
Avec l’Ensemble Modern sous la direction de François-Xavier Roth ; Norbert Ommer, régie sonore ; Christophe de Coudenhove et Atau Tanaka, réalisation informatique musicale IRCAM.
Enfin, le mercredi 21 mars à 20 h, c’est L’Aurore de l’Allemand Friedrich Wilhem Murnau (1927), tourné à Hollywood, qui sera projeté et soutenu par des musiques d’Antonin Leymarie, Julien Soro, Antoine Viard et Brice Moscardini interprétées par les musiciens du Département Jazz et musiques improvisées du Conservatoire de Paris.
Voici donc quatre façons très différentes d’aborder l’accompagnement musical filmique, et il sera certainement passionnant de pouvoir confronter ces quatre approches et d’appréhender le contraste saisissant entre des pellicules vieilles de plus de quatre-vingt ans et des partitions dont l’encre vient à peine de sécher !
A noter, enfin, qu’un concert sera donné le samedi 17 mars à 20 h à l’occasion des trente ans de l’Ensemble Intercontemporain, qui sera placé pour l’occasion sous la direction de Pierre Boulez. Au programme, un panorama de compositeurs du XXe siècle qui firent les beaux jours de l’Ensemble, avec des œuvres d’Olivier Messiaen, Philippe Manoury, György Ligeti, Pierre Boulez et Arnold Schoenberg.
Cliquez sur le lien ci-après pour télécharger la plaquette des ciné-concerts au format PDF.
Renseignements :
Cité de la Musique
221 avenue Jean-Jaurès
F- 75019 PARIS
France
Tél. : [00 33] (0) 1 44 84 44 84
Couriel : rp@cite-musique.fr
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