Frontière/Grens/Border, installations intermédia et musique sans frontière par le collectif Je / Nous du 4 au 13 mai 2007 à Comines-Warneton, Hainaut, Belgique

Le Collectif Je / Nous et la commune de Comines-Warneton (Hainaut, Belgique) vous invitent à venir assister à un concert et découvrir deux installations multimédia dans le cadre de « Frontière / Grens / Border » du vendredi 4 au dimanche 13 mai 2007 au Centre culturel de Comines-Warneton.

Le Collectif Je / Nous est composé des artistes suivants : Bruno Abt (F), compositeur ; Roald Baudoux (B), compositeur ; Jacques Dupriez (B), violoniste ; Bernard Lepercq (B), peintre, graveur et vidéaste ; Thierry Pasté (B), compositeur ; Jean-Louis Poliart (B), compositeur ; et Raphaël Vens (B), compositeur. Ils accueilleront à cette occasion la récitante Sophie Bachir (B), le peintre et philosophe Ludovic Duhem (F), le cornemuseur Michel Maillard (B) et le percussionniste Jean-Louis Maton (B).
Qu’elles soient mentales ou physiques, ouvertes ou fermées, géographiques ou culturelles, les frontières balisent notre pensée et conditionnent notre existence ; elles sont aujourd’hui plus que jamais d’actualité. Située dans le Hainaut, à deux pas de la Flandre comme de la France, la commune de Comines-Warneton est particulièrement bien placée pour accueillir cette thématique de la frontière.

Le concert proposé par Je / Nous est à considérer comme une manifestation de l’épaisseur des frontières, dans le domaine de la création cette fois : frontière entre le sonore et le visuel, entre l’acoustique et l’électroacoustique, entre le réel et le virtuel... Lors de cette soirée, vous assisterez à une métamorphose plus étonnante encore que celle du héros de Kafka : celle d’artistes qui, l’espace d’un soir, se transformeront en douaniers volants, voire en contrebandiers de l’art… Attention, vous pourriez bien ne pas ressortir indemne de l’expérience !

Le vendredi 4 mai 2007 à 18 h 30 aura lieu le vernissage des deux installations sonores, Pendulum de Bernard Lepercq et Moulages de l’onde de Bruno Abt et Ludovic Duhem. Ces installations seront ensuite accessibles du 5 au 13 mai 2007 de 14 h à 18 h ou sur rendez-vous.

Pendulum propose une réflexion poétique sur la transposition de données scientifiques telles que chiffres et algorithmes en événements plastiques visuels et sonores. Une sphère, un pendule et des objets de mesure tissent des chaînes de données, en espérant cerner une frontière entre beauté cartésienne et une certaine sensibilité empirique.
Moulage de l’onde constitue un espace contemplatif dans lequel le spectateur pénètre seul. Il y découvre une peinture d’un côté, sa projection sonore sous forme d’une pièce de musique acousmatique de l’autre. La peinture devient ainsi le moulage de l’onde sonore, et la musique, celui de l’onde visuelle. Frontière ondoyante, le visiteur réalise la modulation continue de ces deux univers. 

Le vernissage sera suivi à 20 h 30 par le concert avec, au programme : 

Une Improvisation électroacoustique par Bruno Abt et Raphaël Vens.
Drum and bass to Rio de Raphaël Vens (création), pour percussions et électronique ; interprétation : Jean-Louis Maton, percussions et Raphaël Vens, électronique.
Waiting de Thierry Pasté (création), pour violon baryton, récitant, sons enregistrés et dispositif électroacoustique ; interprétation : Jacques Dupriez, violon baryton et Sophie Bachir, récitante.
Somewhere underground, Butterworth de Jean-Louis Poliart (création), pour cornemuse et environnement électroacoustique.
Col legno, col nastro… …scegliere de Roald Baudoux (création), pour violon baryton et dispositif électroacoustique temps réel ; interprétation : Jacques Dupriez, violon baryton et Roald Baudoux, dispositif électroacoustique. 

Ce programme interpelle, parce qu’il est entièrement constitué de créations et d’une pièce improvisée et qu’il met en scène deux instruments rarissimes, sinon absents jusqu’alors, dans la musique mixte, voire contemporaine : le violon baryton, instrument redécouvert par l’excellent violoniste Jacques Dupriez, et la cornemuse, confiée ici aux mains et au souffle expert de Jacques Maillard.
Cet événement met également en exergue Comines-Warneton, puisque l’un des enfants de la commune y participe activement (Bernard Lepercq en l’occurrence) et que Somewhere underground, Butterworth, de Jean-Louis Poliart, évoque la disparition tragique en août 1916 sur un champ de bataille proche de Comines du jeune compositeur anglais George Butterworth, au nom étrangement prédestiné (littéralement : « pour du beurre »), dont l’œuvre oubliée évoque souvent un sentiment prémonitoire de désolation, de peine et de mort…

Par ailleurs, il sera intéressant de comparer comment sera traitée, par deux compositeurs différents, la confrontation entre le violon baryton et l’électronique, surtout dans une période où le mariage cordes/électronique est remis à l’honneur, comme en témoigne l’œuvre d’Helmut Lachenmann (lire l'article sur ce compositeur dans le n°229 de nos Cahiers).

Ainsi, Roald Baudoux a opté pour le traitement en temps réel, via un dispositif électroacoustique, des sons produits par l’instrument. Comme le dit le compositeur : « En apparence le jeu instrumental et l’organisation des sons fixés avec un dispositif électroacoustique sont opposés. Pourtant tous deux actualisent un potentiel : le geste instrumental détermine un son parmi les multiples possibilités du corps sonore ; le dispositif électroacoustique quant à lui, engendre l’objet sonore à partir des multiples possibles (…)  Reste que pour le compositeur, parmi les multiples possibilités offertes par cette association, l’essentiel est encore une fois d’organiser, de choisir. »

Quant à Thierry Pasté, outre le violon baryton et le dispositif électroacoustique, il fait appel pour sa pièce Waiting à des sons enregistrés sur support et à une récitante, Sophie Bachir en l’occurence. Ici, la technique instrumentale fait appel à d’autres intervalles que les intervalles tempérés, voir à d’autres échelles que la division tempérée de l’octave en douze sons ; elle est démultipliée en ce sens par le dispositif électronique. 

Renseignements :
http://www.cccw.be
Lieu :
Centre culturel MJC
Rue des Arts, 2
B-7780 Comines-Warneton
Belgique
Tél. : [00 32] (0)56 56 15 15
N.B. : un plan d’accès est disponible via ce lien.
L’accès aux installations sonores et le vernissage sont gratuits.
Prix du concert : 10 € ; 8 € (étudiants et troisième âge) ; 7 € (adhérents du centre culturel) ; 6 € (abonnés et moins de 13 ans) ; 5 € (élèves des académies des Beaux-Arts et de musique de Belgique).