Google Earth bientôt aussi avec le son !
Le portail Google Earth permet déjà à ses utilisateurs de visualiser le monde entier sur leur ordinateur ; bientôt, ils entendront peut-être le son qui va avec l’image !
En effet, la société californienne Wild Sanctuary vient de concevoir un logiciel capable de superposer une couche sonore aux images de Google Earth.
Wild Sanctuary possède plus de 3.500 heures de prises de son effectuées dans le monde entier. L’entreprise est actuellement en pourparlers avec Google Earth, bien qu’aucun accord officiel n’ait encore été conclu à ce jour.
Le Dr Bernie Krause, grand chasseur de sons devant l’éternel (voir plus bas) et directeur de Wild Sanctuary, a passé ces quarante dernières années à collectionner les ambiances sonores ; les échantillons qu’il a récoltés comprennent plus de 15.000 bruits d’animaux, ainsi que des ambiances sonores enregistrées dans un impressionnant éventail d’habitats très variés : villes, déserts, montagnes, milieu marin, … D’après son concepteur, il s’agit-là de la plus grande bibliothèque sonore au monde d’échantillons enregistrés en milieu naturel.
Quant au logiciel, l’idée qui le sous-tend est de permettre à l’utilisateur de Google Earth de zoomer comme à son habitude sur une zone particulière du globe terrestre, à cette différence près qu’il aura en plus l’option d’écouter l’ambiance sonore qui accompagne la zone visualisée !
Le logiciel sera présenté ce 29 mai 2007 lors du colloque Where 2.0 à San Jose (Californie, USA), colloque consacré, comme son nom l’indique, aux technologies de localisation.
Bernie Krause explique que dans un premier temps, lors de la présentation du logiciel, seuls deux douzaines d’ambiances sonores devraient être accessibles ; beaucoup d’autres devraient suivre.
En cas de succès du projet, le Dr Krause souhaiterait utiliser Google Earth pour montrer comment les ambiances sonores évoluent avec le temps. Ainsi, dit-il, «…certaines personnes prétendent que l’abatage sélectif est une technique appropriée pour éviter tout impact néfaste sur le milieu ambiant. Cependant, nous avons la preuve que dans une perspective sonore, l’abatage sélectif a une profonde influence sur l’environnement. Les photos “avant” et “après” sont pareilles, mais le son, lui, est totalement différent.»
Bernie Krause, né en 1938 aux Etats-Unis, se fait connaître du public en remplaçant Pete Seeger dans le célèbre groupe folk The Weavers au début des années 1960. Très vite, il se passionne pour la synthèse sonore. A priori, rien ne le destine à devenir explorateur sonore de la nature.
A partir de 1966, avec son associé et ami Paul Beaver, Krause joue un rôle crucial dans l’introduction du synthétiseur dans la musique pop, le cinéma (il collabora à la réalisation de la bande sonore de films tels que Rosemary's Baby, Love Story, Dr. Doolittle et Apocalypse Now) et la radiodiffusion. Le premier album du duo, The Nonesuch Guide to Electronic Music (NS 1967), est resté six mois en haut des hit-parades américains ; aujourd’hui encore, cet album est considéré comme un classique de la musique électronique.
Les deux compères contribuent également à l’époque à faire connaître les synthétiseurs de Robert Moog, dont ils sont alors les représentants officiels sur la côte ouest des Etats-Unis, et qu’ils utilisent abondamment dans leurs compositions.
Le duo travaille à une nouvelle version deThe Nonesuch Guide to Electronic Music lorsque Beaver meurt subitement d’une rupture d’anévrisme en 1975. Krause réalise soudain « …le caractère superficiel des domaines d’utilisation de la musique électronique et des effets sonores ».
Il décide alors de se lancer dans l’enregistrement sur le terrain, qui lui permet de combiner son expérience de la musique électronique avec son intérêt pour la nature. C’est à cette époque qu’il retourne à l’université et en revient avec un titre de docteur dans une discipline qu’il a également contribué à définir, la bioacoustique.
Ces dernières années, avec l’équipe de Wild Sanctuary, Bernie Krause s’est consacré à l’exploration, à l’archivage sonore et à la diffusion des sons de l’environnement naturel.
Enfin, sachez que ceux d’entre nos lecteurs qui conservent précieusement les anciens numéros des Cahiers de l’ACME retrouveront dans le n° 52, paru en janvier 1987, une interview de Bernie Krause intitulée Expériences musicales : B. Krause, bioacousticien. Si ce n'est pas votre cas, vous pouvez télécharger cette interview ici.
En effet, la société californienne Wild Sanctuary vient de concevoir un logiciel capable de superposer une couche sonore aux images de Google Earth.
Wild Sanctuary possède plus de 3.500 heures de prises de son effectuées dans le monde entier. L’entreprise est actuellement en pourparlers avec Google Earth, bien qu’aucun accord officiel n’ait encore été conclu à ce jour.
Le Dr Bernie Krause, grand chasseur de sons devant l’éternel (voir plus bas) et directeur de Wild Sanctuary, a passé ces quarante dernières années à collectionner les ambiances sonores ; les échantillons qu’il a récoltés comprennent plus de 15.000 bruits d’animaux, ainsi que des ambiances sonores enregistrées dans un impressionnant éventail d’habitats très variés : villes, déserts, montagnes, milieu marin, … D’après son concepteur, il s’agit-là de la plus grande bibliothèque sonore au monde d’échantillons enregistrés en milieu naturel.
Quant au logiciel, l’idée qui le sous-tend est de permettre à l’utilisateur de Google Earth de zoomer comme à son habitude sur une zone particulière du globe terrestre, à cette différence près qu’il aura en plus l’option d’écouter l’ambiance sonore qui accompagne la zone visualisée !
Le logiciel sera présenté ce 29 mai 2007 lors du colloque Where 2.0 à San Jose (Californie, USA), colloque consacré, comme son nom l’indique, aux technologies de localisation.
Bernie Krause explique que dans un premier temps, lors de la présentation du logiciel, seuls deux douzaines d’ambiances sonores devraient être accessibles ; beaucoup d’autres devraient suivre.
En cas de succès du projet, le Dr Krause souhaiterait utiliser Google Earth pour montrer comment les ambiances sonores évoluent avec le temps. Ainsi, dit-il, «…certaines personnes prétendent que l’abatage sélectif est une technique appropriée pour éviter tout impact néfaste sur le milieu ambiant. Cependant, nous avons la preuve que dans une perspective sonore, l’abatage sélectif a une profonde influence sur l’environnement. Les photos “avant” et “après” sont pareilles, mais le son, lui, est totalement différent.»
Bernie Krause, né en 1938 aux Etats-Unis, se fait connaître du public en remplaçant Pete Seeger dans le célèbre groupe folk The Weavers au début des années 1960. Très vite, il se passionne pour la synthèse sonore. A priori, rien ne le destine à devenir explorateur sonore de la nature.
A partir de 1966, avec son associé et ami Paul Beaver, Krause joue un rôle crucial dans l’introduction du synthétiseur dans la musique pop, le cinéma (il collabora à la réalisation de la bande sonore de films tels que Rosemary's Baby, Love Story, Dr. Doolittle et Apocalypse Now) et la radiodiffusion. Le premier album du duo, The Nonesuch Guide to Electronic Music (NS 1967), est resté six mois en haut des hit-parades américains ; aujourd’hui encore, cet album est considéré comme un classique de la musique électronique.
Les deux compères contribuent également à l’époque à faire connaître les synthétiseurs de Robert Moog, dont ils sont alors les représentants officiels sur la côte ouest des Etats-Unis, et qu’ils utilisent abondamment dans leurs compositions.
Le duo travaille à une nouvelle version deThe Nonesuch Guide to Electronic Music lorsque Beaver meurt subitement d’une rupture d’anévrisme en 1975. Krause réalise soudain « …le caractère superficiel des domaines d’utilisation de la musique électronique et des effets sonores ».
Il décide alors de se lancer dans l’enregistrement sur le terrain, qui lui permet de combiner son expérience de la musique électronique avec son intérêt pour la nature. C’est à cette époque qu’il retourne à l’université et en revient avec un titre de docteur dans une discipline qu’il a également contribué à définir, la bioacoustique.
Ces dernières années, avec l’équipe de Wild Sanctuary, Bernie Krause s’est consacré à l’exploration, à l’archivage sonore et à la diffusion des sons de l’environnement naturel.
Enfin, sachez que ceux d’entre nos lecteurs qui conservent précieusement les anciens numéros des Cahiers de l’ACME retrouveront dans le n° 52, paru en janvier 1987, une interview de Bernie Krause intitulée Expériences musicales : B. Krause, bioacousticien. Si ce n'est pas votre cas, vous pouvez télécharger cette interview ici.
Vinciane Baudoux.
Commenter cet article