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Les Cahiers de l'ACME

Ars Musica 2010 à Bruxelles, en Wallonie et en Flandre du 4 mars au 2 avril

3 Mars 2010, 10:26am

Publié par ACME

photo-patrick de clerck2Pour sa vingt-et-unième édition, le festival Ars Musica se déroulera du 4 mars au 2 avril 2010. Atypique, cette édition 2010 est à l’image du passage de témoin dans une épreuve d’athlétisme, le relais entre deux hommes, Laurent Langlois, ancien directeur du festival et programmateur de cette édition 2010, et Patrick De Clerk (photo à droite), qui en prend la succession et en tient désormais les rênes. Nous assistons donc à une période charnière pour ce festival, vitrine de la musique internationale en Europe. Comme nous l’assure son nouveau directeur, cette année s’illustre par un dynamisme d’ouverture d’ores et déjà palpable, en témoignent les treize créations belges et seize créations internationales qui y seront présentées.

Cette année encore, Ars Musica fait le pont entre les communautés flamande et française en déployant ses ailes par-delà Bruxelles. Le voyage débute à Liège où l’Orchestre Philharmonique de Liège Wallonie Bruxelles sera mis à l’honneur deux soirs durant. Le périple se poursuivra, les 12 et 13 mars à Anvers, le 24 mars à Mons et pour finir posera l’ancre à BrugesGlossopoeia, un spectacle dirigé par Richard Siegal, où l’interaction entre danse, musique instrumentale, vidéo et live electronics sera le maître-mot. En clôture, un concert Damatics [ver.2.0] du compositeur japonais Ryoji Ikeda, où la musique interagira avec des images, interrogeant les limites de la perception.

photo-Iannis XenakisA l’image du rose omniprésent sur le programme, en filigrane, il sera rendu hommage à un grand homme du XXème siècle, Iannis Xenakis (photo ci-contre), tant compositeur, mathématicien, qu’architecte et physicien. Ce focus débutera donc le 6 mars avec Synaphai, pianoconcert de 1969 interprété par le
Brussels Philharmonic et se terminera le dimanche 28 mars à Flagey, avec la projection de Charisma X, un film documentaire, d’Efi Xirou sur l’oeuvre et la vie du compositeur. Puis en soirée l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg interprétera plusieurs de ses œuvres dont Metastaseis (1953). Entretemps on aura pu en écouter d’autres, surtout pour cordes, telles Nomos Alpha, Kottos, Ikhoor, mais aussi Terrêtektorh, œuvre dans laquelle Xenakis entoure le public par les musiciens (7, 13 et 26 mars). Dommage que cette programmation n’inclue aucune pièce pour bande (ou l’un des fameux « Polytopes », rêvons un peu).

En cette saison où l’accent est mis sur «l’art-science», comme le soulignent les organisateurs, n’est-il pas légitime de s’interroger sur l’avenir de l’électroacoustique au sein d’Ars Musica? Car une nouvelle fois encore, cette année se caractérise par l’absence d’œuvre acousmatique ou électroacoustique en tant que telle. Peut-on encore utiliser l’argument de ce que le genre est trop peu connu pour n’oser l’inclure dans la programmation ?

photo-JL FafchampNotons cependant qu’Ars Musica joue la carte de la nuance et aime mettre à l’honneur des œuvres usant de l’électronique afin d’enrichir des compositions instrumentales, comme en témoignent plusieurs soirées bénéficiant de l’expertise du CRFMW en ce domaine. Ainsi, le 7 mars on découvrira plusieurs compositions du cycle « Soufi » de Jean-Luc Fafchamps (photo à droite). Le 8 mars, c’est la création de Quivering de Catherine Seba par le Quatuor Danel qui bénéficiera elle aussi du travail de réalisation de Jean-Marc Sullon. Quant à Patrick Delges, il sera derrière l’ordinateur pour Primes de Riccardo Nova, une œuvre associant des instruments indiens et une partie électronique à un orchestre de musique de chambre formé de musiciens de l’ensemble Ictus (22 mars).

Dans le même registre, retenons aussi le concert d’ouverture, dévoilant HyperMusic Prologue, un opéra composé par Hèctor Parra et interprété par l’Ensemble Intercontemporain. Le livret de la physicienne Lisa Randal se situe parfaitement dans le thème du festival, celui-ci nous plongeant dans les nouvelles théories de l’astrophysique via un dialogue entre un homme et une femme.

Il n’y a guère d’édition d’Ars Musica dans laquelle on ne compte au moins un concert du Quatuor Arditti et la règle s’applique cette année encore. Epinglons, parmi les œuvres jouées, Spirali de Marco Stroppa (concert du 14 mars), dont la partie électronique bénéficiera du savoir-faire du Studio expérimental de la SWR.

Terminons ce tour d’horizon « électronique », avec Black Rock Unfolding, une musique de Luc Braeways pour violoncelle et électronique interprétée par Arne Deforce (7 mars).

photo-DatamaticsAudacieux, ce festival peut l’être au regard de ce qui nous est proposé à Bruges. A Bruxelles, il ose également sortir des sentiers battus en nous présentant au Kaaitheater, le 16 mars, Cymatics, une œuvre atypique du collectif anversois d’art et de musique contemporains HERMESensemble. La part belle sera ici faite à l’interaction entre théâtre, arts visuels et musique.

Au regard de son édition précédente et du programme qui nous est proposé cette année, Ars Musica se veut de plus en plus international, et aspire à l’être plus encore pour ses prochaines éditions, tel est le souhait du nouveau directeur. Ce qui colle fort bien au rayonnement international dont Ars Musica se réclame, mais ne gagnerait-il pas à s’étendre plus en profondeur sur des musiques «moins classiques» et sur un peu plus d’avant-gardisme? Même si la prise de risque est palpable, ne reste-t-elle pas timide? C’est donc entre classique et contemporain, entre tradition et nouveauté que cette édition 2010 s’inscrit, en somme un passage de témoin tout en douceur...

Vous pouvez retrouver le programme complet et d'autres informations pratiques sur le site Web du festival.


Virginie Viel, avec Roald Baudoux
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D
<br /> <br /> Bonjour, comment puis je faire pour envoyer une candidature et vous proposer ma music. merci. Respectueusement. Dimitri.<br /> <br /> <br /> <br />
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