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Les Cahiers de l'ACME

« The Beatles Remastered » - plus qu'une fois dormir !

8 Septembre 2009, 10:08am

Publié par Thierry Lequeux

090909
« 09-09-09 », tel est le simple message incrusté sur une image du plus mythique studio au monde : le n°2 d’Abbey Road, à Londres.  Message annonçant surtout la sortie le mercredi 9 septembre - déjà demain, donc - d’un jeu vidéo fondé sur l’incroyable parcours des Beatles, mais aussi la parution – here, there and everywhere - sous forme de disques compacts de tous les albums remasterisés des « Fab Four ».  Grande nouvelle ?  Oui, dans la mesure où ces albums sont sortis au format CD en 1984, soit au tout début du numérique, avec comme point de départ des… copies des bandes-mères (Masters) et des convertisseurs A/N – il faut bien le reconnaître – de médiocre qualité par rapport à ce que peut offrir le haut de gamme d’aujourd’hui.  Et donc, cette fois, quatre… garçons d’Abbey Road sont repartis des bandes-mères originales afin de les numériser en qualité 192 kHz / 24 bits à l’aide d’un convertisseur Prism et d’une station de travail Pro Tools !   
Beatles - coffretLe logicile Retouch de chez Cedar
Et cette remasterisation ne se limite pas au choix d’un excellent convertisseur, puisque toute l’opération aura pris environ quatre ans, à commencer par le transfert, chanson par chanson, de l’analogique vers le numérique.  Chanson par chanson, car après chaque titre, les têtes de la machine lectrice étaient nettoyées afin d’éliminer le dépôt de poussières dues à la vétusté des bandes.  Ceci dit, il s’agissait là d’un problème mineur puisque les bandes EMI de l’époque étaient de qualité supérieure et ne souffrent pratiquement d’aucune perte d’oxyde.  Ensuite, c’est bien de restauration sonore dont il faut parler puisque, dans la mesure du possible, la plupart des « clics » électriques, « pops » sur les voix, mauvais points de montage et toute sibilance excessive ont été corrigés à l’aide, notamment, du procédé Retouch de chez Cedar.  On a également utilisé, mais de manière très parcimonieuse, du « Denoising » - seulement 5 des 525 minutes de musique ayant subi ce type de nettoyage.  Remarquons aussi, tendance actuelle oblige, que le niveau moyen a été augmenté à l’aide d’une « limitation globale », limitation qu’on nous assure modérée afin de préserver au mieux la dynamique originale.  Enfin, chaque titre a été réécouté et comparé avec sa version CD de 1984 ainsi qu’avec une version vinyle d’époque préalablement recopiée dans Pro Tools.  Une fois un album terminé, il était écouté au studio 3 d’Abbey Road, éventuellement corrigé et à nouveau écouté dans un autre lieu pour, si nécessaire, recevoir encore d’autres corrections.     
Retenons, pour en terminer avec la remasterisation, que seuls les mixages stéréo ont été retravaillés sur le plan dynamique ; les mixages mono d’origine n’ont, eux, pas été traités sur ce plan.  Enfin, on aura compris qu’il s’agit ici d’une remasterisation des titres mixés et non pas d’un remixage au départ de bandes multipiste.

Mono or stereo, that is the question…
Et oui, que les collectionneurs acharnés fassent déjà chauffer leur carte de crédit : tous ces albums sortiront sous deux formes, en mono et en stéréo.  Les mixages mono seront uniquement disponibles en un seul coffret, tandis que les albums stéréo seront proposés, soit séparément (à une quinzaine d’euros pièce), soit en coffret (dans les 200 euros).  Retenons que le coffret mono intéressera plus que jamais les puristes des quatre garçons dans le vent, dans la mesure où les mixages mono ont à l’époque pour la plupart été effectués en leur présence, tandis que les mixages stéréo étaient assurés uniquement par Georges Martin (leur producteur, aussi dénommé le « cinquième Beatle ») et par l’ingénieur du son (Norman Smith pour les premiers albums, Geoff Emerick ensuite).  Sans entrer ici dans une polémique, de nombreux fans et spécialistes – mais aussi John Lennon himself - ont toujours soutenu que les mixages mono étaient bien meilleurs que ceux en stéréo et reflétaient mieux les intentions des artistes.  Ce coffret mono sera d’ailleurs l’occasion d’entendre pour la première fois en numérique et en mono certains albums jusqu’ici uniquement disponibles en stéréo.  Voilà donc qui donne matière à réfléchir lorsque l’on sait que des fans se sont déjà plaints, sur de nombreux forums, que ne soient pas proposées des version 5.1 de ces albums, cela sur SACD ou sur Blu-ray Disc.  Quoi qu’il en soit, il est indiscutable qu’au vu de la résolution numérique adoptée (192 kHz / 24 bits), la sortie uniquement au format CD est difficilement acceptable et là aussi les forums virent au rouge : pourquoi pas une édition audiophile en BD audio ?  Pourquoi pas aussi des pressages vinyles 180 grammes pour les nostalgiques de la chaleur analogique et de la belle pochette en carton ?  Remarques et souhaits qui font du bien lorsque l’on sait que d’autres personnes se lamentent du fait que ces albums remasterisés ne seront pas disponibles sur iTunes avec une… compression de données (très) destructrice de type AAC !
Sgt. Pepper's version remasterisée
Love is all you need…
Toutefois, c’est sans aucun doute l’emballage de ces albums qui devrait mettre tout le monde d’accord puisque chaque album reprend la « pochette vinyle d’origine » avec les textes de l’époque, le tout accompagné de nouvelles notes historiques et techniques (circonstances des enregistrements) écrites spécialement pour l’occasion, de photos supplémentaires et… d’un mini-documentaire vidéo au format Quicktime intégré au CD.  Constitués d’images d’époque, de photos rares et de conversations de studio jamais divulguées jusqu’ici, ces documentaires ne seront en principe présents que sur la première édition de ces « remasterisations », ce qui signifie qu’il ne faudra pas trop tarder pour casser sa tirelire.  En outre, tous ces documentaires – cette fois en qualité télévision - seront repris sur un DVD uniquement disponible à l’achat du coffret stéréo.  La collection comprend 14 CD : les 12 albums connus de tous (Please Please Me, With the Beatles, A Hard Day's Night, Beatles for Sale, Help!, Rubber Soul, Revolver, Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, The Beatles, Yellow Submarine, Abbey Road et Let It Be), l’album Magical Mystery Tour, ainsi que les deux albums Past Masters Vol. I & II, ici rassemblés en un seul CD.
Abbey Road version remasteriséeBref, voilà un bien beau cadeau à (s’)offrir pour mieux affronter la fin des vacances et se rappeler que la sortie de l’album Abbey Road, c’était… hier, mais il y a déjà quarante ans !  Allez, plus qu’une fois dormir avant de réécouter tout cela en mono ou en stéréo – on vous laisse choisir – afin de toucher le ciel en compagnie de Lucy et de ses diamants.
Let it be…

www.emimusic.fr

Thierry Lequeux

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Le MIA (Musiques Inventives d’Annecy) menacé de disparition !

7 Septembre 2009, 19:34pm

Publié par Vinciane Baudoux

Logo MIA
MIA (Musiques Inventives d’Annecy), Centre de création musicale, se fixe comme objectif de soutenir la création d’œuvres innovantes dans le domaine des musiques contemporaines, notamment électroacoustiques et de favoriser les croisements interdisciplinaires entre les œuvres musicales et les domaines des arts de la scène, de l’image et de l’espace public.
La mise en œuvre de ce projet se concrétise par des actions de création, de production, d’édition, de formation et de promotion, au niveau international, national, régional, départemental et local.

Comme, - hélas ! -, de trop nombreuses structures à vocation socioculturelle, MIA est actuellement touché de plein fouet par la crise. En effet, l’association a été informée de la baisse de 50 % de la subvention annuelle qui lui est octroyée par la DRAC Rhône-Alpes pour 2009. Depuis 2007, ce sont 42.000 euros d’aide d’Etat que la structure a perdu, ce qui la met bien entendu en grande difficulté, son budget de fonctionnement ayant baissé de 30 %.
Faute de moyens suffisants, l’équipe de MIA se voit donc forcée cette année d’annuler son festival « MIA en novembre », ainsi que toutes les résidences de compositeurs…

La décision de la DRAC est, semble-t-il, motivée par le fait que MIA est labellisé « Centre de création musicale » et non pas « Centre national de création musicale »…
Or, la structure est soutenue depuis les années 1980 par les quatre principales collectivités (Etat, région, département et ville d’Annecy) ; par ailleurs, une restructuration a été opérée en 2002 en relation étroite avec les services de l’Etat, les collectivités territoriales, la Scène nationale d’Annecy et le Conservatoire à rayonnement régional de l’agglomération d’Annecy et des Pays de Savoie.
Le public est passé de 6.000 personnes en 2002 à 14.700 en 2008 et le nombre de compositeurs et de productions a évolué dans le même sens, ceci sans que les budgets ne suivent la même amplitude, les partenariats avec le Conservatoire et la Scène nationale d’Annecy ayant largement participé à cette évolution.

L’association MIA est présente sur le territoire local, national et international, tant par l’accueil de compositeurs (résidences, …) que par des échanges suivis avec d’autres structures et festivals (en Suisse et en Suède, notamment).
En 2008, 56 % des ressources de MIA étaient liées aux activités réalisées par l’association - ce qui est remarquable -, mais les aides en fonctionnement des collectivités, qui représentent 44 %, restent indispensables pour permettre d’arriver à ces résultats.

L’équipe de MIA, qui refuse la disparition de la structure, a décidé de lancer une pétition de soutien et demande donc au Ministère de la Culture de rétablir la subvention à l’association, qui est reconnue et résolument tournée vers le développement des musiques nouvelles.
La pétition sera remise au Ministre de la culture et de la communication Frédéric Mitterrand, ainsi qu’aux deux directeurs de la DMDTS et de la DRAC Rhône-Alpes, Georges-François Hirsch et Alain Lombard.

Si vous voulez aider MIA, lire et signer cette pétition, merci de cliquer sur ce lien.

Renseignements :
Musiques Inventives d’Annecy
1, rue Jean Jaurès
F-74000 Annecy
France
Tél. : [00 33] (0) 450 45 09 76
Fax : [00 33] (0) 450 45 48 84
Courriel : miannecy@orange.fr

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