Ars Musica 2010 à Bruxelles, en Wallonie et en Flandre du 4 mars au 2 avril

Cette année encore, Ars Musica fait le pont entre les communautés flamande et française en déployant ses ailes par-delà Bruxelles. Le voyage débute à Liège où l’Orchestre Philharmonique de Liège Wallonie Bruxelles sera mis à l’honneur deux soirs durant. Le périple se poursuivra, les 12 et 13 mars à Anvers, le 24 mars à Mons et pour finir posera l’ancre à BrugesGlossopoeia, un spectacle dirigé par Richard Siegal, où l’interaction entre danse, musique instrumentale, vidéo et live electronics sera le maître-mot. En clôture, un concert Damatics [ver.2.0] du compositeur japonais Ryoji Ikeda, où la musique interagira avec des images, interrogeant les limites de la perception.

En cette saison où l’accent est mis sur «l’art-science», comme le soulignent les organisateurs, n’est-il pas légitime de s’interroger sur l’avenir de l’électroacoustique au sein d’Ars Musica? Car une nouvelle fois encore, cette année se caractérise par l’absence d’œuvre acousmatique ou électroacoustique en tant que telle. Peut-on encore utiliser l’argument de ce que le genre est trop peu connu pour n’oser l’inclure dans la programmation ?

Dans le même registre, retenons aussi le concert d’ouverture, dévoilant HyperMusic Prologue, un opéra composé par Hèctor Parra et interprété par l’Ensemble Intercontemporain. Le livret de la physicienne Lisa Randal se situe parfaitement dans le thème du festival, celui-ci nous plongeant dans les nouvelles théories de l’astrophysique via un dialogue entre un homme et une femme.
Il n’y a guère d’édition d’Ars Musica dans laquelle on ne compte au moins un concert du Quatuor Arditti et la règle s’applique cette année encore. Epinglons, parmi les œuvres jouées, Spirali de Marco Stroppa (concert du 14 mars), dont la partie électronique bénéficiera du savoir-faire du Studio expérimental de la SWR.
Terminons ce tour d’horizon « électronique », avec Black Rock Unfolding, une musique de Luc Braeways pour violoncelle et électronique interprétée par Arne Deforce (7 mars).

Au regard de son édition précédente et du programme qui nous est proposé cette année, Ars Musica se veut de plus en plus international, et aspire à l’être plus encore pour ses prochaines éditions, tel est le souhait du nouveau directeur. Ce qui colle fort bien au rayonnement international dont Ars Musica se réclame, mais ne gagnerait-il pas à s’étendre plus en profondeur sur des musiques «moins classiques» et sur un peu plus d’avant-gardisme? Même si la prise de risque est palpable, ne reste-t-elle pas timide? C’est donc entre classique et contemporain, entre tradition et nouveauté que cette édition 2010 s’inscrit, en somme un passage de témoin tout en douceur...
Vous pouvez retrouver le programme complet et d'autres informations pratiques sur le site Web du festival.
Virginie Viel, avec Roald Baudoux
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