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Les Cahiers de l'ACME

D'après une étude américaine, l'oreille absolue aurait une origine génétique

29 Août 2007, 12:03pm

Publié par Vinciane Baudoux

Les utilisateurs de ce site Internet sont bien placés pour le savoir, les musiciens et les chanteurs doivent s’exercer des années durant pour développer leur perception de la hauteur des notes, mais peu d’entre eux sont capables de nommer une hauteur de note qu’on leur donne à entendre sans l’aide d’une note de référence. En effet, seule une personne sur 10.000 possède cette faculté très convoitée, qu’on appelle l’oreille absolue.

Or, lundi, des scientifiques américains déclaraient avoir découvert que la faculté de pouvoir nommer des hauteurs de notes dans l’absolu pourrait bien avoir une origine génétique.
L’étude réalisée à ce sujet par le Dr. Jane Gitschier, de l’université de Californie à San-Franciso, vient d’être mise en ligne sur le site de la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences.
Son équipe vient de terminr l’analyse des données collectées au cours d’une étude de trois ans (de 2002 à 2005) réalisée via Internet, dans laquelle il était demandé aux participants d’identifier des hauteurs de notes sans l’aide d’une note de référence. Plus de 2.200 personnes ont pris part à un test en ligne d’une vingtaine de minutes.

Les chercheurs ont découvert que la faculté de nommer une hauteur de note était de l’ordre du « tout ou rien » - on on possède cette faculté, ou on ne l’a pas. L’équipe en a conclu qu’un seul gène, ou peut-être quelques-uns, déterminaient ce phénomène.

Le Dr. Jane Gitschier au piano et sa fille au violonSelon le Dr. Gitschier, les personnes dotées de l’oreille absolue ont été aussi bien capables d’identifier des hauteurs de notes jouées sur un piano, que des sons purs (sinusoïdes) générés par un ordinateur, et qui ne possédaient donc aucune des qualités timbrales associées aux instruments de musique. Les détenteurs de l’oreille absolue était en effet en mesure d’identifier les sons purs sans aucune difficulté. Par ailleurs, ils ont en général reçu une éducation musicale très précoce - avant l’âge de 7 ans. Le Dr. Gitschier en conclu que les deux facteurs - génétique et acquis - jouent probablement un rôle dans le développement de l’oreille absolue.

Les chercheurs ont également découvert que l’oreille absolue avait tendance à se dégrader avec le vieillissement, avec un décalage de la perception vers l’aigu. Ainsi, une personne qui, à l’âge de 15 ans, nommait correctement un do, identifiera à 50 ans cette même hauteur de note comme un do dièse. Ce glissement de leur perception déconcerte d’ailleurs ceux qui en font l’objet.

Toujours selon cette étude, la hauteur de note la plus mal identifiée est le sol dièse, qui n’est correctement reconnu par les détenteurs de l’oreille absolue que dans 52 % des cas ! Ce curieux phénomène pourrait être du à la prévalence du « la », que l’on a en permanence dans l’oreille - tous les orchestres occidentaux s’accordant sur le « la », qui est également la hauteur de note que l’on entend quand on décroche son téléphone fixe. Les gens auraient naturellement tendance à percevoir un « la » quand ils entendent un sol dièse, d’autant plus que le spectre couvert par le « la » est très large : il va de 415 Hz pour la musique ancienne à 446 Hz, note sur laquelle s’accordent actuellement les musiciens de l’orchestre philharmonique de Berlin. Or, dans la gamme tempérée que l’on trouve sur tous les claviers modernes, 415 Hz est justement la fréquence du sol dièse - qui était en fait le « la » à l’époque de J.-S. Bach ! Pas étonnant donc que même des musiciens cultivés et possédant l’oreille absolue aient tendance à assimiler ce fameux sol dièse au « la ».

L’objectif du Dr. Gitschier et de son équipe est maintenant d’identifier le gène de l’oreille absolue, ce qui implique un travail de cartographie génétique. Les chercheurs vont tenter de découvrir en quoi consiste, an niveau génétique, la différence entre les gènes des personnes possédant l’oreille absolue de celles qui ne l’ont pas.

La thèse du Dr. Gitschier risque de soulever une controverse. En effet, le fait que seuls des enfants mis très tôt en contact avec la musique développent l’oreille absolue laisserait à penser que le phénomène relève, au moins en partie, de l’acquis, ce qui vient contredire la thèse du phénomène d’origine purement génétique.

Le phénomène pourrait être du même ordre que l’apprentissage de la langue maternelle, que la plupart d’entre nous ont acquise sans se souvenir d’avoir fourni le moindre effort pour cela - et pourtant, il nous a fallu de deux à trois ans pour en maîtriser les rudiments !
Dans le cas de l’oreille absolue, cette faculté ne se développerait pas chez tous les individus, même génétiquement prédisposés, parce que la plupart d’entre nous n’ont pas été en permanence en contact avec la musique dans notre enfance - nous serions face à l’oreille absolue dans la même position que les « enfants loups » face au langage articulé : ces enfants abandonnés par leurs parents, qui ont ensuite été « adopté » par des loups ou d’autres animaux, ne seront jamais en mesure de parler parce qu’ils n’ont pas eu l’occasion de développer assez tôt les circuits neuronaux correspondant au langage, même s’ils les possédaient à la naissance.

N’en irait-il pas de même pour l’oreille absolue ? C’est la question à laquelle le Dr. Gitschier tentera d'apporter une réponse dans le futur.

Cliquez sur le lien suivant pour télécharger l’article en anglais du Dr. Gitschier au format PDF.

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Festival d’art radiophonique francophone « Radiophonic 2007 » à Bruxelles du 25 au 28 octobre 2007 - avec un concours et un anti-concours !

28 Août 2007, 17:08pm

Publié par Vinciane Baudoux

Logo festival Radiophonic 2007
Logo ACSRL’Atelier de création sonore radiophonique de Bruxelles (ACSR) annonce la reprise de son festival biennal d'art radiophonique « Radiophonic » qui aura lieu aux Brigittines à Bruxelles (Belgique) du jeudi 25 au dimanche 28 octobre 2007.

Dans ce cadre et dans le but de promouvoir la création en Communauté française de Belgique (NDLR : qui recouvre la Wallonie et Bruxelles), l’ACSR lance un appel aux auteurs d’œuvres radiophoniques belges de langue française pour le concours d’art radiophonique « Radio 2007 ».
Aucune limitation de genre - documentaire, fiction, poésie sonore, mix, hörspiel, reportage, expérimentation sonore, … - ni de durée n’est imposée aux participants. Toutefois les créations, pour être prises en considération, devront avoir été réalisées après le 1er janvier 2005.

Chaque oeuvre devra être accompagnée d’un synopsis d’une vingtaine de lignes et d’une courte biographie du ou des auteurs. Ces derniers peuvent remettre plusieurs créations, avec un maximum de deux par participant. Il est demandé d’envoyer les œuvres sur CD audio, à raison d’une pièce par CD.
Les droits d’inscription sont fixés à 10 euros par oeuvre inscrite.
Les décisions du jury international seront rendues publiques durant le festival.
Deux prix en espèces seront attribués aux lauréats ; la liste complète des prix sera précisée ultérieurement.
La date limite de réception des œuvres est fixée au lundi 10 septembre 2007.
Le formulaire d’inscription, ainsi que l’œuvre enregistrée, doivent être envoyés à l’adresse suivante : Concours d’œuvres radiophoniques, ACSR, Rue Saint-Josse 49, B 1210 Bruxelles, Belgique.

Télécharger le règlement complet et le formulaire d’inscription

Les organisateurs, très imaginatif (ou, devrions-nous plutôt écrire : « très auditifs » !), vous proposent également un « anti-concours  » international ouvert à tous les amateurs et professionnels de la création sonore radiophonique.
Il est cette fois demandé aux participants de créer une pièce sonore originale exprimant une rébellion (individuelle ou sociale), sans utiliser de texte. La durée est limitée à 2 minutes. Une sélection des œuvres reçues sera diffusée lors du festival.
Vous pouvez envoyer votre pièce sur CD, au format WAV (44.1 kHz - 16 bit) avant le 30 septembre 2007 à l’ACSR, 49 rue Saint- Josse, B-1210 Bruxelles, Belgique.

A gagner : une pièce en chocolat !

Outre ces deux (anti)concours, « Radiophonic 2007 » vous propose également des performances en direct (en studio ou hors studio), des installations, la diffusion d’œuvres radiophoniques récentes, des rencontres et des interviews, ainsi qu’un débat sur le futur de la création radio et de son enseignement.
A noter que pendant toute la durée du festival, vous aurez l’occasion de capter une station de radio tout à fait éphémère, puisque sa durée de vie sera limitée à quatre jours ! Sur cette
station très particulière, qui émettra depuis les Brigittines et d’autres lieux de la Bruxelles et que l’on pourra capter aussi bien sur la bande FM que sur Internet, l’on entendra une programmation éclectique et spécifiquement (post)radiophonique.

Un appel international à compositions a également été lancé sur le thème de la contamination ; une cinquantaine d’œuvres radiophoniques ont été retenues pour être diffusées.

Enfin, sachez que des partenariats seront mis en place avec des radiodiffuseurs en Communauté française de Belgique (RTBF, Radio Panik, Radio Campus), mais dans d’autres pays également avec des opérateurs locaux (Radio Grenouille – Marseille (F), Jet Fm – Nantes (F), ResonanceFM – Londres (GB), …) et publics (Ö1 – Autriche, Radio Clasicà – Espagne, SWR2 – Allemagne) ; ceux-ci choisiront différents moments du festival, qu’ils (re)diffuseront sur leur bande d’ondes.


Renseignements :
ACSR
Rue Saint-Josse 49
B 1210 Bruxelles
Belgique
Courriel : atelier@acsr.be

Lieu :
Chapelle des Brigittines
Petite rue des Brigittines, 1
B-1000 Bruxelles
Belgique

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